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Avant l'été, en déclinant d'un bloc son programme sur la Toile et en proposant des services payants annexes (accès à certaines webcams, votes par SMS), LoftStory avait défriché le modèle. En cette rentrée 2001, le concept fait tache d'huile : pour les filiales Internet des chaînes de télévision (eTF1, M6Web, CanalNumedia...) l'heure est désormais aux synergies “antenne-Internet” et à la diversification des sources de revenus. Tour à tour, "Star Académie", "Qui veut gagner des millions ?", "Caméra Café" ou encore "Popstar" sont venus gonfler les portails TV. Dans le même temps, logos et sonneries pour téléphones portables, jeux, SMS et téléchargement musical ont fait leur apparition en masse.

Attention : Tableau rectifié le 01/10/01 (cf rubrique corrections JDNet).

Ce repositionnement stratégique est un véritable virage pour les portails TV. Il y a quelque mois encore, la tentation de développer des entités et de marques Internet spécifiques était grande. A l'instar, par exemple, de Plurielles et de Tfou pour eTF1. Mais aujourd'hui, ces portails deviennent les relais fidèles des programmes diffusés à l'antenne. La plupart des émissions-phares des chaînes ont ainsi gagné leur propre espace en ligne. M6 a déployé sur son portail des thématiques articulées sur ses rendez-vous phares comme Capital pour l'économie ou Turbo pour l'automobile.

Ce rapprochement “antenne-Internet”, qui permet de resserrer les investissements Web en jouant sur la déclinaison des contenus entre le off et le online, est déjà visible sur les programmes de cette rentrée. Sur TF1 ou M6, la mention de l'URL associée aux différentes émissions s'est généralisée. Un accélérateur d'audiences complémentaires qui ouvre aux chaînes de télévision la voie de l'interactivité. Cet été, TF1 a pu mesurer l'effet de cette politique avec un espace en ligne dédié au jeu “Le Maillon Faible”. Au cours du mois de juillet, ce mini-site aurait enregistré à lui seul un million de pages vues par jour. Une méthode efficace pour accompagner le transfert progressif des annonceurs vers le support online. Des couplages publicitaires antenne-Internet vont être par exemple proposés aux annonceurs.

Malgré tout, la publicité est amenée à être une source de revenus parmi d'autres. A terme, TF1 dessine ainsi un schéma de recettes avec 25% de revenus publicitaires, 25% pour les “activités e-business” et 50% sur la revente de contenu. Les accords de ce type signés par TF1 avec le portail 6ème Sens de Bouygues Télécom ou celui du Crédit Agricole vont dans ce sens (lire l'article JDNet du 02/03/01). A l'image des portails médias américains, ce sont également les services “premium” qui sont amenés à épauler cette stratégie de diversification. Les éditeurs s'apprêtent à ouvrir des mini-sites et des services accessibles via une connexion Internet surfacturée. L'espace de TF1.fr dédié au jeu “Qui veut gagner des millions ?” devrait dans les semaines à venir passer sous ce nouveau régime. Une première étape.