(Article modifié
le 23/10/01) Le taux de TVA à 19,6% [et
non 20,6%, comme indiqué précédemment
par erreur] auquel la presse électronique
est actuellement assujettie devrait passer à
2,10%, c'est-à-dire à égalité
avec celle relevée sur les produits presse papier.
C'est dans ce sens que le député RPR du Loir-et-Cher
Patrice Martin-Lalande, soutenu par sept autres députés
de l'opposition, a déposé un amendement
dans le cadre du projet de loi de finances pour 2002
actuellement débattu à l'Assemblée
Nationale. Le député estime que cette
taxation "constitue un frein à l'intégration
des nouvelles technologies par l'industrie de la presse".
L'amendement n'a pas été étudié
en première lecture. Toutefois, Patrice Martin-Lalande
reviendra à la charge le 9 novembre, à
l'occasion de l'étude du budget lié à
la communication. Après cette deuxième
étape, il espère pouvoir présenter
l'amendement en deuxième lecture à l'Assemblée
Nationale.
JDNet.
A qui pourrait profiter cette baisse de la TVA dans
le monde plutôt flou des médias en ligne
?
Patrice Martin-Lalande. Il est évident
que je pense en premier lieu aux médias traditionnels,
en particulier à la presse écrite. Il
me paraît nécessaire d'égaliser
les conditions fiscales sur les supports papier et Internet.
Bien sûr, il existe différentes catégories
d'entreprises qui exercent des activités d'édition
en ligne. Cette mesure concernerait en premier lieu
celles qui sont rattachées à la convention
des entreprises de presse. Car certains critères
de bases (juridique, déontologique, etc.) doivent
être pris en compte pour éviter de placer
l'ensemble des acteurs de l'Internet dans le même
groupe. Il est important de distinguer la production
des quotidiens en ligne, qui font des efforts de synthése
et de hiérarchisation de l'information, du contenu
en provenance de sociétés de communication
ou des particuliers qui éditent des pages personnelles.
Mais là aussi,
une adaptation de la Iégislation sera peut-être
nécessaire par rapport à la réalité
numérique.
D'où
provient cette inégalité fiscale entre
le papier et Internet ?
Elle a toujours été pratiquée.
Historiquement, la presse écrite a été
un secteur particulièrement bien aidée
en France. En avril 1997, dans mon rapport intitulé
"Internet : un vrai défi pour la France"
qui a été remis au Premier ministre de
l'époque, je soulignais déjà la
nécessité d'abaisser le taux de TVA lié
à la presse électronique. Mais c'est un
débat qui pourrait être élargi au
niveau européen.
Est-ce
vraiment l'obstacle principal au développement
de la presse en ligne ?
La taxation est un aspect important mais elle fait partie
d'un ensemble de difficultés que rencontrent
les quotidiens en ligne qui ont misé sur la gratuité
et qui enregistrent des recettes publicitaires en baisse.
Je crois que la fiscalité joue un rôle
important surtout dans un contexte où les journaux
en ligne vont développer de plus en plus la consommation
d'information à l'acte.
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