La mise en conformité RGPD, toujours une priorité pour les marketeurs ?
Avec étonnement près de 90% des répondants de l'étude Dékuple(1), soit plus de 100 décideurs marketing et data, indiquent que leur priorité est de continuer à mettre en conformité RGPD leurs données.
Plusieurs raisons expliquent le retard des entreprises dans la mise en place et le respect du Règlement général sur la protection des données (RGPD). Certaines entreprises n’ont certainement pas pris en considération la difficulté de la tâche et n’ont pas forcément compris toutes les exigences du RGPD. Ces dernières années, la CNIL avait un rôle de sensibilisation, qui bascule de plus en plus vers une phase de contrôle. Avec les sanctions prononcées contre les GAFAM, comme à certaines grosses entreprises françaises, beaucoup de sociétés prennent conscience de l’urgence de se mettre en conformité. En effet, la liste des sujets est assez longue et l’ampleur du travail colossale, surtout pour des entreprises qui n’ont pas l’habitude de traiter la data.
D'autres entreprises, quant à elles, peuvent ne pas avoir le budget ou les ressources nécessaires, surtout en temps de crise. C’est d’autant plus le cas si elles ne disposent pas de la structure ou ne peuvent s’appuyer sur un juriste ou un DPO disponible au sein de l’entreprise. Dans ce cas, il est recommandé de consulter un expert en protection des données pour élaborer une stratégie de conformité adéquate. De nombreux cabinets proposent des solutions pour accompagner les dirigeants dans la mise en conformité de leur entreprise, comme le cabinet de conseil CONVERTEO, ou encore des applications qui permettent également d’assister les entreprises dans les différentes tâches : Leto.legal, dastra.eu
Au-delà de la mise en conformité, on peut également penser au contrôle. Des procédures sont nécessaires pour faire des vérifications régulières, que ce soit en interne ou dans l’interrogation des partenaires sur la justification de la collecte de leurs données. Les entreprises se doivent de le faire de façon proactive et pas seulement lors d’une plainte client par exemple.
Les entreprises ont pris conscience qu’elles devaient mieux intégrer leurs données offline et online (20%). Mieux intégrer les données c’est évidemment mieux les qualifier et les trier, pour assurer un suivi et donc une meilleure mise en conformité. Mais c’est aussi mieux utiliser la data pour optimiser ses actions business. En effet, l’usage des données personnelles est devenu de plus en plus sensible, notamment avec l’utilisation de technologies très appréciées des marketeurs comme Google Analytics. Mais la CNIL a mis en demeure, en 2022, plusieurs organismes de se mettre en conformité concernant l’utilisation de Google Analytics, en raison du transfert de données vers les États-Unis sans garanties suffisantes pour les droits des utilisateurs européens.
Les grandes sociétés d’e-commerce, par exemple, se servent beaucoup des cookies tiers pour développer la connaissance de leurs visiteurs, dans une optique de reciblage. Avec la disparition prochaine des cookies, disposer de ce type d’informations nécessitera de collecter sa propre donnée. C’est justement pour cela que la fin des cookies tiers a été repoussée, car la mise en place est complexe et les plateformes comme Google ne sont pas encore prêtes. La plupart des entreprises travaillent avec le cookie, élément clé capable de reconnaître un internaute et de conserver des informations spécifiques à son sujet. Simple à mettre en place et facile d’utilisation, il est encore aujourd’hui difficile de lui trouver une alternative.
Mieux gérer sa donnée c’est donc garder les mêmes performances et conserver la possibilité d’analyser au mieux ses actions pour une meilleure optimisation des investissements. L’usage de la data semble être une priorité tant légale que business pour les marketeurs.
(1) Le data marketing et le marketing digital dans un monde plus contraint : quels seront vos défis ? Etude Spoking Polls pour DEKUPLE, Juillet 2022