Comment utiliser Power Platform pour obtenir un ROI rapide grâce au no code
Interface graphique, process automation, chatbot, IA générative... La plateforme de développement sans code de Microsoft se veut généraliste et intégrée à Microsoft 365.
"Aux côté de Microsoft 365 et Dynamics 365, Power Platform représente, avec le socle Azure, le cœur de ce que nous réalisons […] pour tous nos clients commerciaux quelle que soit leur taille, des petites organisations aux plus grandes", expliquait en 2019 le PDG de l'éditeur américain, Satya Nadella. L'ambition de Power Platform ? Proposer une suite intégrée d'outils taillée pour développer des applications de A à Z, sans avoir à passer par la case informatique. Bref, il s'agit pour le groupe de Redmond d'équiper ses clients d'un environnement de développement no code à l'état de l'art. Mi-2022, la solution atteignait 2 milliards de chiffre d'affaires annuel pour 7 millions d'utilisateurs actifs.
Accenture, BPCE, Chevron, H&M, Nestlé, Schlumberger, Shell, SNCF, T-Mobile, Toyota, etc. D'après les derniers chiffres de Microsoft, plus de 97% du Fortune 500 s'est tourné vers Power Platform. "Le principal intérêt de cette offre réside dans sa complétude. Elle recouvre à la fois le reporting avec l'outil Power BI, l'automatisation de processus et la RPA avec Power Automate. Mais aussi le développement d'applications web et mobile avec Power Apps, ou encore la création de chatbot avec Power Virtual Agents", explique Jean-Baptiste Wirth, responsable de l'équipe software engineering spécialisée en modern workplace chez l'intégrateur Avanade. Autre avantage de la Power Platform : son intégration native avec la digital workplace de Microsoft, du portail SharePoint à la messagerie d'équipe Teams. Sachant que l'environnement dispose aussi de passerelles vers le CRM du groupe (Dynamics 365).
La balle dans le camp des utilisateurs
La philosophie prônée par Microsoft avec Power Platform : laisser les collaborateurs prendre en main la solution pour développer et déployer eux-mêmes des applications, en toute autonomie. Le principal enjeu étant d'obtenir un résultat au plus proche de leurs besoins avec à la clé une disponibilité immédiate. "La DSI aura un rôle de supervision et de garantie en matière de cybersécurité. Elle n'interviendra que sur demande. Par exemple en vue de gérer une opération de maintenance ou un développement trop complexe à réaliser par les salariés", commente Jean-Baptiste Wirth. Et Nicolas Lenglet, responsable de la business unit Power Platform chez Prodware, d'ajouter : "L'idée est de réaliser le maximum en mode no code. Sachant qu'il sera toujours possible d'effectuer une partie de l'application en low code, via le langage déclaratif Power FX, un équivalent des macros Excel. Voire de passer par un codage en dur si la demande est trop pointue."
Parmi les cas d'usage les plus prisés de Power Platform figurent les chatbots orientés client. "Le module Power Virtual Agent prend désormais en charge l'IA générative. Ce qui permet de créer un assistant conversationnel qui pourra être entrainé à partir du site de l'entreprise ou d'une base de données interne, par exemple pour répondre à des questions de support en dénichant automatiquement des solutions pertinentes en fonction des problèmes posés", détaille Nicolas Lenglet. "En amont, on pourra demander à l'interlocuteur de s'authentifier via son numéro de client. Sur cette base, Power Automate prendra ensuite la main pour consulter l'historique de ce dernier au sein du système d'information, en vue de l'informer par exemple sur le suivi d'une commande, et ce toujours au travers du bot. En aval, l'application pourra répondre à une requête sur un incident en créant automatiquement, si besoin, un ticket de suivi de résolution."
"L'un des principaux points forts de Power Platform réside dans l'intégration de ses différentes briques"
Autre cas d'usage très populaire de Power Platform : la gestion de workflow d'approbation. Il pourra s'agir par exemple d'orchestrer un processus de création de produit avec de multiples intervenants apportant chacun leur pierre à l'édifice. Sur ce point, Power Platform bénéficie déjà de l'assistant Copilot (pour l'heure en bêta). Un outil que Microsoft intègre à l'ensemble de son offre, de Windows à Dynamics. "Il va permettre de décrire en langage naturel le processus désiré avec l'ensemble des règles et déclencheurs souhaités. Le process en question sera ensuite généré par Power Automate", indique Jean-Baptiste Wirth. Grâce à Copilot, les utilisateurs pourront par ailleurs automatiser la création de commandes informatiques en langage Power FX, notamment pour passer en paramètres certaines variables en vue d'automatiser le déclanchement d'un traitement. "Il pourra également s'agir de formater et stocker une donnée dans un outil tiers, de basculer une photo dans SharePoint ou encore de réaliser un calcul", égraine Nicolas Lenglet.
Parmi les champs d'application les plus populaires de Power Platform, on relève par ailleurs le développement d'interfaces mobiles. Notamment pour effectuer des relevés dans l'agriculture ou pour orchestrer le suivi de colis dans la gestion de la chaîne logistique. "L'un des principaux points forts de Power Platform réside dans l'intégration de ses différentes briques. Les tableaux de bord Power BI pourront par exemple intégrer des boutons orientés clic-to-action permettant de lancer une tâche dans Power Automate sur la base des données visualisées, par exemple réaliser une mise à jour dans un CRM en fonction d'une analyse de tendance ou suite au constat de données manquantes", souligne Nicolas Lenglet.
Automatiser les workflows
Dernier bénéfice de la Power Platform : l'automatisation des tâches. Un terrain sur lequel Prodware a eu l'occasion de développer une application de gestion de dossiers de candidatures pour un centre de formations. "Elle a permis d'automatiser environ 80% du processus", se félicite Nicolas Lenglet. Jusqu'ici, la constitution des dossiers était gérée manuellement via Excel. "Chaque dossier devait regrouper de nombreuses pièces, le tout représentant des volumétries importantes : formulaires CERFA, CV et autres contenus administratifs", explique Nicolas Lenglet. "Nous avons déployé un workflow basé sur Power Automate qui, chaque semaine, relance les apprenants et les entreprises clientes uniquement sur les éléments qu'ils n'ont pas communiqués." En parallèle, une adresse générique a été déployée pour réceptionner les documents. Une fois ces derniers reçus, Power Automate se charge de les lire puis de les classer après avoir décrypté leur contenu via la brique d'IA de la Power Platform (AI Buider). Il met ensuite instantanément à jour le dossier en cochant les cases correspondantes. L'action du collaborateur se limite à la validation finale.
La même logique pourra s'appliquer à un dossier de candidature RH et autres process de demande interne divers. "Dans la même veine, nous avons développé via Power Platform un processus de départ d'un collaborateur. Il permet d'automatiser les prises de rendez-vous avec l'informatique pour rendre son PC, avec les services généraux pour rendre son badge et son téléphone, etc.", souligne Jean-Baptiste Wirth. "L'un des cas d'usage d'automation les plus impressionnants que nous avons mis en place était de déployer des applications mobiles pour les conseillers d'une banque en vue de leur éviter toute manipulation de documents papier et l'ensemble des resaisies que cela engendrait en fin de journée." Via de petites automatisations simples, Power Platform promet donc un retour sur investissement rapide.