Les achats, fondation d'une politique RSE pérenne et efficace (et comment l'IA peut aider)
Jusque-là apanage des grands comptes, la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) et les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) s'étendent désormais aux PME/PMI.
Des ressources humaines à la communication, bon nombre de services sont impactés par la RSE, au premier rang desquels celui des achats. L’impact environnemental du cycle de production est un volet crucial du déploiement de ce type de politique. De fait, l’approvisionnement et par extension la fonction achat est directement impactée par la RSE.
En 2023, 73% des entreprises déclarent avoir engagé des démarches d’achats responsables dont 81% en faveur de la protection environnementale et 57% de la décarbonation*. Désormais le rôle des achats va bien au-delà de l’encadrement normatif. Les entreprises qui pratiquent la RSE vont donc chercher à avoir un impact positif sur la société tout en étant économiquement viable. Comment peuvent-elles s’y préparer et finalement transformer une obligation réglementaire en réel atout d’attractivité et de compétitivité ?
RSE, de quoi parle-t-on ?
Définie par la Commission Européenne comme l’intégration volontaire par les entreprises des préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes, la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est leur contribution aux enjeux du développement durable.
Les rapports auparavant créés sur la base des meilleurs efforts sont désormais obligatoires. Les entreprises doivent faire preuve du même niveau de contrôle pour les rapports ESG que pour les rapports financiers traditionnels.
Elles doivent également évaluer les risques liés au climat et les ajouter à leur plan stratégique en précisant l'impact financier potentiel de chacun d’eux, et prendre en compte quatre facteurs clés :
- Gouvernance : décrire les pratiques axées sur le climat
- Stratégie : détailler les répercussions réelles et les potentiels risques et opportunités, en intégrant la planification financière
- Gestion des risques : préciser comment la société identifie, évalue et gère les risques liés au climat
- Mesures et cibles : présenter les mesures utilisées pour évaluer et gérer les risques et les opportunités liés au climat.
Le respect de ces obligations nécessite un investissement de temps et de ressources pour l’entreprise. Selon un rapport du cabinet Moore Global, les entreprises prenant en compte les facteurs ESG ont augmenté leurs revenus de 3,1 milliards de dollars. 84 % d’entre elles déclarent même que la capacité à lever des capitaux est devenue « plus facile » à la suite de l’accélération de leur politique ESG. Toute organisation souhaitant s'engager en faveur du développement durable doit se doter d'une démarche d'achat responsable si elle entend être crédible.
Cadre réglementaire de la RSE
Dès 2010, la Loi Grenelle II impose à certaines entreprises de produire un rapport annuel sur leurs performances environnementales et sociales, ainsi que leurs engagements sociétaux. En 2015, l’Article 173 de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte oblige les investisseurs institutionnels à intégrer les facteurs ESG à leur processus d'investissement et à rendre compte de leur politique en la matière. Quant aux entreprises de plus de 500 salariés, elles sont tenues de publier un rapport sur leur performance sociale. En 2016, la Loi Sapin II vient renforcer les exigences en matière de gouvernance d'entreprise et de lutte contre la corruption environnementale et sociétale.
Enfin, la norme internationale ISO 26000 fournit des lignes directrices pour les entreprises sur la manière d'intégrer la RSE à leur stratégie.
Le sujet reviendra sur le devant de la scène en 2024 avec l’application de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive).
Comment l’IA peut aider à la mise en place d’une politique RSE pérenne
La puissance analytique de l’intelligence artificielle permet aux achats d'analyser un très grand volume de données et donc de développer une connaissance approfondie de leur parc fournisseurs.
Ce qui leur permet :
- d’identifier des similarités entre produits dans les catalogues de différents fournisseurs, et de limiter la dépendance,
- prédire l’évolution des prix,
- simplifier la remise en concurrence pour un marché,
- formuler des objectifs et des KPIs pour adopter une vision complète du cycle de vie du produit, de l'achat à son recyclage et sa valorisation,
- et d'évaluer la maturité RSE des fournisseurs.
Toujours selon Moore Global, sur les trois dernières années, les entreprises qui affirment accorder de l’importance à l’ESG ont vu leurs revenus augmenter de 9,7 %, contre 4,5 % pour celles qui ne l’ont pas pris en compte. A la fois facteur de croissance et d’attractivité, une politique RSE pérenne et efficace permet d’optimiser et rationaliser les coûts, d’améliorer la traçabilité des achats et de promouvoir l’économie circulaire. Enfin, critère important pour 55% des 18-24 ans, la RSE est désormais un facteur déterminant dans le choix de leur entreprise tant les préoccupations environnementales sont croissantes.