Face à l'urgence climatique, les chefs d'entreprise doivent se réinventer !
Face à ce défi, les dirigeants de PME se sentent désarmés. Et pour cause, ils doivent repenser radicalement le pilotage de leur entreprise. Bien que méconnues, des solutions existent pour les aider.
L’urgence climatique est plus que jamais au cœur de l’actualité. Les signaux d'alarme se multiplient, démontrant les conséquences néfastes des activités humaines sur l'environnement à l'échelle mondiale. Si les Etats ont le pouvoir d'adopter des mesures politiques et législatives pour atténuer les effets du réchauffement climatique et promouvoir des pratiques durables, les entreprises ont également une lourde responsabilité : limiter les impacts de leur activité sur l’environnement. Face à ce défi colossal, de nombreux dirigeants, notamment de PME, se sentent désarmés. Et pour cause : il ne suffit pas de déléguer ce défi d’envergure à un « responsable environnement » ou à un département RSE. Il s’agit de repenser radicalement le pilotage de son entreprise pour espérer avoir un impact déterminant sur l’avenir de l’humanité. Autrement dit : il s’agit de réinventer le métier de chef d’entreprise.
"Ce n'est pas mon métier !" : le leitmotiv des dirigeants face à l'enjeu du réchauffement climatique
Les approches en matière de stratégie de développement durable, de politique RSE, d’entreprises à mission ou de transitions sont multiples. Les grandes entreprises structurées et dotées de fonctions support l’ont bien compris : elles intègrent ces approches plus facilement et restent à l'affût des nouvelles réglementations.
Pourtant, alors que la France compte 25 000 PME industrielles et 1700 ETI, une étude de la banque publique d'investissement (Bpifrance) conduite en novembre 2022 constate qu’il « demeure un décalage entre la prise de conscience d’une nécessité de transition environnementale et la mise en place de plans d’actions » dans ces entreprises. De nombreux chefs d’entreprises, notamment de PME industrielles de tous secteurs, font écho à ce constat. Souvent, les principales raisons invoquées sont le manque de temps, le manque de ressources disponibles ou le manque de connaissances pour mettre en place un plan d’actions pragmatique et adapté. Mais ce sont de fausses excuses ! La plupart du temps, il s’agit surtout de résistance au changement. L’argument « ce n'est pas mon métier de chef d’entreprise » revient d’ailleurs trop régulièrement. La faille est là. En effet, que ce soit dans la vie professionnelle ou privée, notre cerveau n’est pas à l’aise avec le changement. Pourtant, le métier d’entrepreneur ou de dirigeant de PME doit impérativement intégrer cette dimension environnementale, ne serait-ce que pour anticiper les risques liés au bouleversement climatique qui affectent désormais tous les pays. Il est impératif que les dirigeants prennent le temps de la réflexion et considèrent cette dimension comme essentielle à leur métier.
Bien que méconnues, des solutions existent... et elles sont nombreuses!
Face à l’injonction du gouvernement de limiter l’impact des activités des entreprises, certains dirigeants, bien que de bonne volonté, se sentent désemparés et ne savent pas par où commencer. Si lourde soit la tâche qui leur incombe, ils ne sont pour autant pas lâchés dans la nature. Des dispositifs de soutien existent, des structures permettant d’apporter des solutions aussi. Pourtant, il est regrettable de constater que les chefs d’entreprise ne savent toujours pas vers qui se tourner sur ces sujets en lien avec la transition. On ne peut que leur suggérer de se mettre en lien avec leur organisme interprofessionnel afin d’identifier si ces démarches sont en cours au sein de la filière. Les relais locaux des collectivités à l'échelle intercommunale ou les chambres de commerce sont également de bonnes portes d’entrée pour identifier les dispositifs financiers et humains permettant d’obtenir un accompagnement.
Sur les sujets environnementaux, les PME peuvent aussi se rapprocher de la BPI et/ou de l’Ademe à l'échelle nationale car ceux-ci disposent de relais régionaux très actifs. Les régions peuvent également faire office d’intermédiaires et allouer des aides spécifiques.
Enfin, il est essentiel de porter un regard critique sur la structure avec laquelle la PME souhaite contractualiser. Si une multitude de labels liés au développement durable existent, il en est de même pour les bureaux d'études prétendant être compétents sur ces enjeux. Il faut donc rester vigilant et ne pas se laisser trop vite séduire par un site internet bien conçu et une promesse de simplicité, en vérifiant l'expérience réelle des interlocuteurs et en travaillant avec des bureaux d'études reconnus et agréés par les financeurs.
N’oublions pas non plus qu’il existe des réseaux scientifiques ancrés sur le territoire. Le réseau des Carnot et l’Association Française des Centre de Ressources Technologiques (AFCRT) sont des interlocuteurs privilégiés et des points d’entrée fiables permettant de mettre les entreprises en relation avec des acteurs scientifiques compétents. Ils sont également en mesure d’apporter des réponses pragmatiques à ces enjeux, en prenant compte non seulement les aspects technologiques mais aussi les sciences sociales pour accompagner cette évolution devenue incontournable. Il n’y a plus qu’à…