La restauration collective est responsable du monde de demain
L'alimentation pèse aujourd'hui lourdement dans le système écologique mondial. En France, elle constitue l'un des premiers postes responsables des émissions de gaz à effet de serre.
L’alimentation pèse aujourd’hui lourdement dans le système écologique mondial, impactant aussi bien l’eau, l’air, la terre que la biodiversité. Rien qu’en France, elle constitue l’un des premiers postes responsables des émissions de gaz à effet de serre, totalisant un tiers de l’empreinte carbone des Français. Au cœur de ce secteur, les acteurs de la restauration collective, qui distribuent chaque année pas moins de 3,8 milliards de repas, représentent un coût environnemental de 2,8 millions de tonnes équivalent CO2. Ils ont donc un rôle clé à jouer dans la nécessaire transition du secteur, notamment en activant une politique RSE ambitieuse et efficace, et qui se doit plus que jamais de devenir un pilier fondamental de leur stratégie et de leur action. Il en va aujourd’hui plus que de leur responsabilité, mais de leur devoir.
Les cantines d’entreprise, en pleine recherche de flexibilité, sont acteurs clés du changement
La restauration collective, qu’elle se mette au service des écoliers, des salariés ou des personnes âgées, fournit chaque jour, à des millions de personnes, des repas qu’elle ambitionne à la fois équilibrés, diversifiés et accessibles. La cantine d’entreprise représente ainsi 11% de ce marché en France. Et est appelée, comme tous les autres acteurs, à se réinventer. Non seulement parce qu’elle doit répondre aux nouveaux paradigmes de l’entreprise qui, un temps désertée par les salariés du fait de la crise sanitaire, fait désormais face à une fréquentation hybride de ses collaborateurs en demande de davantage de flexibilité. Mais aussi et surtout parce qu’elle rassemble non plus seulement des travailleurs, mais des consommateurs chaque jour plus attentifs à la qualité des services et des produits qui leur sont proposés, et de leur impact sur le monde. En somme, désireux de consommer "mieux", il attend aujourd’hui de son entreprise la preuve de son engagement, et une action réelle. Face à cela, il est devenu impératif pour chaque organisation du secteur de pousser encore davantage sa réflexion quant à son impact environnemental et social, et de devenir non pas seulement acteur du changement, mais un véritable initiateur et un ambassadeur d’une nouvelle manière de consommer. Empreinte carbone, gaspillage alimentaire, traçabilité, durabilité, bien-être en entreprise, insertion, lien social… Les terrains d’actions sont certes nombreux, mais des solutions agiles existent aujourd’hui pour permettre aux entreprises, même les plus jeunes, même les plus petites, de poser le diagnostic de leur impact et d’amorcer un changement réel.
Entre technologie et collaboration, le secteur dispose déjà de solutions concrètes
Ces solutions, elles sont au nombre de 3. L’innovation technologique d’abord. Fondement de la naissance et de l’explosion de la foodtech, l’innovation technologique a permis de proposer de nouveaux modes de consommation : plus rapides, plus flexibles et plus accessibles dans un premier temps, les acteurs de cet écosystème ont peu à peu abordé la problématique du mieux manger, mieux consommer et in fine, intégrer à leur développement technologique, les impératifs de transition écologique. Comment ? en pensant des algorithmes capables d’adapter progressivement la production aux besoins, tant du point de vue de la quantité (nombre de convives prévus) que de la qualité (préférences alimentaires – végétarien, allergies…). Résultat ? un gaspillage alimentaire limité, grâce à un ajustement constant de l’offre et des stocks. La deuxième solution se situe au cœur même de la politique d’achat : elle doit se montrer plus responsable, misant davantage et en priorité sur les impératifs de traçabilité, de saison, de bien-être animal, de local… Car mieux consommer, c’est avant toute chose mieux acheter, les services achats des entreprises doivent désormais faire reposer leur stratégie sur une charte d’achat responsable, figure de proue de leur action. Enfin, il est temps de penser cette responsabilité de manière globale, loin des actions individuelles. Pour cela, il faut désormais créer davantage de synergies : entre les bailleurs et les locataires, au fondement de la création des espaces de restauration ; entre la direction, les achats et les collaborateurs afin de nouer le dialogue et générer des idées et de l’engagement ; mais également en favorisant les partenariats nouveaux, avec des producteurs pour soutenir l’agriculture responsable ou encore avec des associations pour soutenir l’insertion sociale… Les nouveaux acteurs de la restauration ont entre les mains toutes les clés pour construire le secteur de demain, responsable et durable. Lancez-vous avec courage et pugnacité. Il en va de l’avenir de la planète et de vos enfants.