La plupart des Français ne peuvent plus demander de prêt à leur banque, voici combien il faut gagner
La majorité des Français n'a plus accès aux prêts bancaires. En revanche, les banquiers acceptent les demandes de crédits si les emprunteurs gagnent plus que ce montant.
Les prix de l'immobilier n'ont pas été aussi attractifs depuis bien longtemps. Dans plus de 40 départements français "les prix des appartements et des maisons enregistrent une baisse allant de 0,5 à 9%, entre janvier 2023 et janvier 2024", indique Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM). À titre indicatif, en l'espace d'un an, "la valeur des biens immobiliers a chuté d'environ 5,7% dans 8 des 10 plus grandes villes de France", précise l'expert en immobilier.
En parallèle, le nombre de ventes dans l'immobilier français ne cesse de dégringoler. La FNAIM a recensé 875 000 ventes de logements en 2023. "Un chiffre en baisse de 22% par rapport à l'année précédente", explique Loïc Cantin. Or, la logique du marché est implacable : moins il y a de ventes et plus le tarif des logements diminue.
En définitive, si les prix des biens immobiliers, particulièrement alléchants en ce moment, ont de quoi faire saliver les potentiels acheteurs, leurs ardeurs se heurtent à une réalité bien plus complexe. Car pour acquérir un bien immobilier il faut obtenir un crédit bancaire. Et ce n'est pas simple.
D'après une étude menée par le site de courtier en ligne MeilleurTaux, il fallait gagner "au moins 2840 euros nets par mois en janvier 2022 pour espérer obtenir un prêt de 200 000 euros, étalé sur 20 ans". Aujourd'hui, la somme requise est bien plus importante. Et pour cause, le coût des emprunts a explosé ces deux dernières années. La Banque de France confirme que le taux d'intérêt moyen, pratiqué par les établissements de crédit en 2022, avoisinait les 1,5%. Désormais, les banques octroient des prêts avec un taux d'intérêt en moyenne de 4,3%. Ainsi, les futurs acquéreurs ne peuvent profiter de la baisse des prix de l'immobilier.
Dans le détail, "il est possible d'emprunter, au mieux, à 4% sur 15 ans, 4,2% sur 20 ans et à 4,5% sur 25 ans", précise Julie Bachet, directrice générale du courtier en ligne Vousfinancer. De plus, "l'apport moyen demandé aux emprunteurs par les banques a connu une hausse de 2,06% en 2023", constate Caroline Arnoult, directrice générale de CAFPI. Par exemple, une personne doit en moyenne disposer de 65 000 euros pour qu'une banque consente à lui accorder un prêt de 205 000 euros, sur 23 ans.
Conséquence, moins de la moitié des Français peuvent obtenir un crédit à l'heure actuelle. En effet, selon l'étude menée par MeilleurTaux, une personne doit gagner au moins 3 720 euros nets par mois pour espérer souscrire à un prêt immobilier. C'est 1 200 euros de plus que le revenu médian en France, en dessous duquel se situe 50% de la population française.