2021, l'année du travail hybride ?
Ce n'est une découverte pour personne : 2020 a marqué un changement radical dans notre façon de travailler.
Et ce virage à 360 degrés n’a pas été simple à opérer, surtout pour des enseignes qui avaient pignon sur rue et dont le business model consistait principalement à vendre en boutique. Néanmoins, certaines enseignes ont réussi ce tour de force. Cultura en est un bon exemple. Obligée de fermer tous ses magasins pendant plusieurs mois, elle a su s’adapter aux nouveaux besoins des consommateurs en accélérant sa digitalisation en un temps record, et ainsi augmenter de manière significative son chiffre d’affaires en ligne tout en proposant une expérience utilisateur sans couture et sécurisée.
Avec l’assignation à résidence et l’obligation d’organiser son quotidien tant personnel que professionnel à la maison, le télétravail a été un véritable pilier dans la continuité des activités. Et si cette pratique a démontré ses nombreux atouts, tant pour les entreprises que pour les employés, cette nouvelle norme implique de repenser notre modèle d’organisation du travail.
Le travail en entreprise est-il mort ?
Pour 2021, les entreprises devront mettre en place des recommandations en la matière afin d’encadrer le travail à distance. Il existe de nombreux témoignages d’employés indiquant n’avoir pas réussi à organiser correctement leurs journées de travail lors des confinements successifs, avec parfois des horaires de travail étendus voire non-stop, provoquant notamment une fatigue mentale importante. De leur côté, les entreprises n’ont parfois pas su faire suffisamment confiance à leurs employés, et beaucoup ont eu recours à des logiciels de contrôle pour vérifier la connexion ou le taux d’activité de leurs salariés.
Fin 2020, nous sommes encore incertains de l’avenir du télétravail en France. Selon une récente étude, les Français seraient d’ailleurs les européens les plus nombreux à être retournés au bureau[1]. Malgré un équilibre vie privée/vie professionnelle parfois difficile à trouver, de nombreux salariés regrettent les moments de détente entre collègues, véritables moteurs de bien-être et de vie sociale. C’est pourquoi le concept du « phygital », qui mixe télétravail et présentiel dans l’enceinte de l’entreprise se développe de plus en plus. Bien que les outils technologiques modernes permettent de garder un lien avec ses collègues, le lien social fait cruellement défaut et pèse sur le mental des salariés. On peut d’ailleurs tout à fait imaginer que les espaces de collaboration de demain seront d’abord des lieux d’événements plus festifs et sociaux, moins axés sur le seul travail.
Vers une nouvelle ère
Si 2020 n’a ressemblé à aucune autre année, il y a fort à parier que 2021 nous apportera aussi son lot de surprises. Bien que les entreprises et les employés aient commencé à s’adapter et mis en place les politiques nécessaires pour “survivre” une année de plus face à cette crise, il reste au moins un domaine où le doute et les craintes subsistent. En effet, le télétravail a obligé les entreprises à revoir à la hâte leurs politiques de sécurité, face à des employés disséminés géographiquement, des réseaux wifi domestiques moins - voire pas du tout - sécurisés et la nécessaire sécurisation des terminaux personnels. Face à ce nouveau paradigme, nous devons nous attendre à une augmentation des failles de sécurité. Malheureusement, 2021 sera certainement une année avec de nombreuses fuites de données pour les entreprises. Autant les cybercriminels butaient sur la robustesse des systèmes de sécurité des entreprises derrière le firewall, autant avec la dissémination des employés et l’utilisation de réseaux et terminaux insuffisamment sécurisés, les hackers se voient offrir une surface d’attaque bien plus large et nettement plus facile à exploiter !
Depuis le début de la pandémie du COVID-19, les entreprises à travers le monde ont fait état d’une augmentation inquiétante des incidents de cyber sécurité : hausse des tentatives de phishing, recrudescence des attaques via ransomware ou DDoS... Dans une étude récente d’Okta[2], seuls un quart des répondants français estimaient que les mesures de sécurité prises par leurs employeurs pour les protéger des cyberattaques étaient satisfaisantes (6% des répondants déclaraient ne pas être du tout rassurés).
Les entreprises doivent donc procéder à un changement culturel de l’organisation du travail pour une approche plus flexible. Il ne s’agit pas uniquement de permettre aux employés de travailler de n’importe où, mais de leur offrir un environnement de travail adapté à leurs nouveaux besoins, notamment collaboratifs, en toute sécurité, et permettant une certaine flexibilité sur la présence au bureau. C'est pourquoi les entreprises envisagent d’ores et déjà une dynamique de travail hybride, mixant travail à distance et dans les locaux. En réévaluant l'espace de travail traditionnel tout en offrant de la flexibilité à leurs employés, les entreprises s’adaptent et deviennent plus agiles...pour y parvenir, il est dorénavant primordial qu’elles mettent l’accent sur la sécurisation des accès par leurs salariés disséminés et dorénavant tous mobiles !
[1] Etude réalisée par Morgan Stanley en Juillet 2020
[2] https://www.okta.com/fr/resources/new-workplace-2020/