L'achat responsable, un pilier de la RSE
Intégrer une démarche RSE à son entreprise est un fondamental dans une société où le consommateur est roi et anti "profit à tout prix". Mais comment se fournir en matériel professionnel économe en énergie ?
Les achats responsables sont au cœur de l’installation d’une politique RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) au sein d’une entreprise. Une étude du "Baromètre des Achats Responsables", menée et publiée par OpinionWay en février 2018, conforte cette affirmation. Après avoir interrogé plus de 200 responsables d’achats, dont la majorité est issue d’entreprises privées, l’enquête révèle que réduire les consommations (y compris énergétiques) est l’objectif principal de 37% d’entre eux. Au contraire, réutiliser et réparer les appareils professionnels arrive en dernière position- seuls 4% des sondés en font une priorité-. Pour Sophie Attali, experte dans les politiques d’économie d’électricité, faire des achats responsables aurait un double avantage pour les sociétés. "Acquérir des appareils plus respectueux de l’environnement permet à la fois de faire des économies sur sa consommation d’énergie et de bénéficier d’une bonne image auprès des clients, puisque l’entreprise prouve qu’elle est sensible aux questions environnementales," analyse-t-elle. En effet, selon l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (l’Ademe), le poids des achats représente environ 50% du chiffre d’affaires d’une entreprise. Un axe important qu’il ne faut pas négliger. Mais comment faire le bon choix en matière d’appareils professionnels ?
Accompagner les professionnels dans leurs achats responsables
Pour guider les particuliers et les professionnels dans leurs achats d’appareils électriques, Sophie Attali a créé le guide Topten en 2004. Dès la naissance de son projet, la spécialiste a été encouragée par WWF France, l'association de consommateurs CLCV ou encore l’Ademe. Le guide Topten Pro, qui nous intéresse, est, lui, soutenu par les programmes de la Commission européenne "Intelligent Energy Europe" et "Horizon2020". Son objectif est clair : diminuer la facture énergétique et l’impact écologique des entreprises en choisissant les meilleurs produits professionnels, c’est-à-dire les plus économes en énergie du marché français.
Acheter responsable : un acte simple
Le premier défi est de prouver aux entreprises qu’il existe déjà des appareils professionnels respectueux de l’environnement sur le marché : les repérer demande juste un peu de méthodologie. "Il y a des marques très connues qui peuvent fournir des appareils qui consomment moins, même si on met la barre très haute, témoigne l’experte. Topten montre à ces acheteurs que cette offre existe en classant les produits selon leur consommation." Le guide permet aussi d’estimer le coût en énergie de chaque appareil. Un outil plutôt utile puisque, selon le baromètre des achats responsables, 59% des entreprises appréhendent le coût de ces produits.
Un étiquetage énergétique attendu
L’enquête mentionne, de même, un autre frein dans la mise en place d’une politique d’achats responsables : le manque d’indicateurs de mesure est évoqué par 45% des répondants. Voilà un des principaux combats menés par Sophie Attali : "Aujourd’hui, seul le réfrigérateur professionnel BtoB a une étiquette énergétique. Elle n’est pas encore imposée pour les autres appareils de froid commerciaux, s'alarme-t-elle. Nous attendons donc actuellement le vote de la commission pour leur octroyer une étiquette et c’est important : les meubles réfrigérés commerciaux consomment beaucoup plus que les appareils domestiques simplement car ce sont les derniers réglementés…"
Une RSE plus poussée : un remède pour le capitalisme ?
Ainsi, instaurer une politique d’achat responsable est accessible à toutes les tailles d’entreprises et à tous les secteurs. Mais si l’on en croit la récente étude publiée le 28 novembre dernier par l’institut de l’entreprise, nommée L’Entreprise post-RSE : À la recherche de nouveaux équilibres, l’enjeu de ces prochaines années n’est plus de convaincre les entreprises d’instaurer une RSE, mais plutôt "d’entrer dans l’ère post-RSE, non pas en se détournant de celle-ci, mais en l’intégrant de manière plus native à la stratégie réelle de l’entreprise." Une RSE encore plus poussée et totalement intégrée à la création d’une société serait donc le remède au "capitalisme qui cherche à se renouveler".