Dans la boîte à outils de l'architecte
Mettre en place la fonction Urbanisme/Architecture dans une Entreprise n'est jamais simple. Faut-il vraiment suivre le déroulement de méthodologies lourdes et complexes, style TOGAF? Nous proposons une approche plus rapide et plus économique : partir d'outils déjà éprouvés, et en contrepartie, concentrer l'effort sur l'accompagnement au changement.
Démarrer une pratique d’architecture n’a rien d’une sinécure. Par où commencer ? Où dégager très vite de la valeur ajoutée ? Faut-il vraiment se lancer dans le déroulement d’une démarche méthodologique complète, mais longue et coûteuse? Notre proposition est de commencer par s’équiper d’une boîte à outils. En effet, au quotidien, l’architecte a besoin d’un petit nombre d’outils. Oui, mais lesquels ?
La
contribution positive de l’architecte se démontre sur le terrain, dans sa
capacité à accompagner les équipes de projet pour éclairer la voie et trouver
les meilleures solutions, à la fois sur le court et sur le long terme. Pour
cela, il a besoin des outils suivants:
- un
corpus de règles d’architecture,
- un
modèle fonctionnel de référence, base d’une cible d’urbanisation du système
d’information,
- un
catalogue de normes et standards (modèles « design patterns »,
matériels, logiciels,…)
Sans
oublier :
- des
cartographies qui décrivent les systèmes de l’entreprise : processus,
applications,…
- une
procédure d’instruction de projet bien établie, avec des acteurs et des rôles bien identifiés,
- un
modèle de document qui décrit la ou les solutions envisagées pour le projet, et
en synthétise les points-clé
(objectifs, solution proposée, risques, etc…), permettant ainsi à toutes les
parties prenantes de s’approprier rapidement le sujet, et de prendre une
décision en toute connaissance de cause.
Comment fabriquer ces outils ? Bien sûr, on pourrait dérouler une démarche complète de développement de l’architecture, mais il est plus rapide de partir d’un corpus de bonnes pratiques déjà éprouvées, que l’on enrichira pour l’adapter aux spécificités de l’entreprise. En particulier, on constate que d’une entreprise à l’autre, une partie des règles d’architecture sont communes. Cela se comprend : il en est de même dans toutes les disciplines de construction, qu’il s’agisse de fabriquer des bâtiments (par exemple, les règles de calcul de la section d’un pilier en béton), des meubles, ou des véhicules.
Il en va de
même pour le processus d’instruction des projets : les étapes à respecter,
les rôles et les responsabilités des différentes parties prenantes sont
identiques. Seules les procédures sont dépendantes de l’organisation, sa
taille, et ses enjeux.
Des modèles de solutions et des standards de facto sont également disponibles : architectures n-tiers, décisionnelles, modèles IAM pour la gestion de la sécurité des accès, Hadoop pour le big data…
Le modèle
fonctionnel est spécifique pour ce qui concerne les fonctions propres au(x)
métier(s) de l’Entreprise : les fonctions génériques (RH, Finance, Compta,
GED,…) étant de leur côté identiques d’une Entreprise à l’autre. Deux
entreprises qui font le même métier ont des cadres fonctionnels extrêmement
ressemblants !
Une logique du « juste
assez »
Il existe
de nombreuses méthodes pour mettre en place l’architecture d’entreprise, et il
existe aussi de nombreuses solutions pour outiller ce métier. Ces méthodes ont
pour but de guider les architectes pour la production et le maintien de ce que
l’on appelle parfois des «actifs» d’architecture.
Ces méthodes,
telles que TOGAF, sont parfois jugées longues et coûteuses à mettre en place,
et ce, à juste titre. En effet, elles constituent une « check-list » certes
très utile, mais elles se concentrent sur la fabrication de ces outils, et non
sur leur utilisation au quotidien. A notre sens, du fait de leur complexité, elles
sont à utiliser dans des conditions bien particulières, pour des programmes de
transformation significatifs. Or, il est très rare que le système d’information
d’une entreprise soit reconstruit de fond en comble.
A
l’inverse, notre approche consiste à partir d’outils déjà utilisables, et de
les adapter aux spécificités de l’entreprise. Cette approche est donc beaucoup
plus rapide et économique : typiquement, quelques semaines suffisent pour
démarrer une fonction Architecture.
Le véritable enjeu :
accompagner le changement
Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à avoir compris l’intérêt de la
fonction architecture. Toutefois, la déployer reste un travail délicat :
au départ, elle est souvent perçue comme superflue ou intrusive… Nos interventions
chez nos clients se focalisent sur l’enjeu principal : accompagner ce
changement, et faire en sorte qu’il soit accepté.
Soyons
réalistes : on ne forme pas un architecte en six mois, ni même en trois
ans, quelle que soit la méthode utilisée. En revanche, en quelques semaines, il
est possible de l’aider à s’approprier des outils, et à les adapter aux enjeux
de son entreprise et à son niveau de maturité.
Pour
réussir ce changement, il est important d’accompagner l’architecte sur deux ou
trois projets, afin de l’aider à prendre en main ses outils sur des cas concrets.
Rien de tel en effet que l’application concrète à des projets de terrain,
quelle que soit leur taille, pour démontrer le bien-fondé et la valeur ajoutée
de l’architecture.