Netflix, Playstation Vue et autres... Vers la fin de la TV traditionnelle ?
L’essor des services cloud auquel nous avons assisté au cours de ces dernières années a considérablement modifié les habitudes des entreprises et des consommateurs à différents niveaux. Stockage de photos , écoute de musique, partage de documents : il n’y en a plus que pour le cloud. À qui le tour : la télévision ?
Le cas Netflix : Un pavé dans la mare ?Certains ont beau considérer que nous sommes encore en période de transition et que les services de télévision en streaming sur le cloud n’ont pas encore achevé la phase expérimentale de leur existence, ils n’en sont pas moins une réalité à prendre en considération.
L’arrivée de Netflix sur le marché français il y a tout juste trois mois a fait couler beaucoup d’encre durant la rentrée scolaire. Pour la première fois en Europe et en France, les consommateurs se sont vu proposer un service de visualisation de type "quand je veux, où je veux", dont on s’attendait à ce qu’il change radicalement leurs habitudes en matière de télévision ainsi que leur rapport aux contenus proposés.
Attendue comme une révolution instantanée dans les salons des particuliers, l’arrivée de Netflix à la mi-septembre 2014 n’a pas (encore) fondamentalement bouleversé le train-train des Français. Bien que ses premiers pas aient été laborieux et ses premiers résultats décevants, il y a fort à parier que le service est promis à un bel avenir. Les résultats financiers de la société en attestent : tout va bien pour elle.
Qui dit mieux ?Selon une étude que nous avons menée récemment et présentée au salon IBC 2014 à Amsterdam, 29% des Français affirment regarder de contenus de vidéo à la demande (VOD - Video On Demand) au moins une fois par semaine tandis que ce chiffre grimpe jusqu’à 58% par mois. Des chiffres fort éloquents, considérant que certains acteurs majeurs de cette industrie n’existent pas encore en France (BBC iPlayer, Hulu et même Netflix au moment de l’étude) ! La question est dès lors sur toutes les lèvres : la télévision en streaming à partir du cloud remplacera-t-elle l’abonnement télévision tel que nous le connaissons aujourd’hui ?
Il est alors intéressant de se pencher sur le cas Sony et l’arrivée de sa PlayStation Vue. C’est en effet afin de concurrencer les opérateurs traditionnels par câble et satellite que Sony a annoncé en début d’année un nouveau service de vidéo en streaming. Sony se démarque de Netflix en lançant une offre qui pourrait être le véritable déclic que l’industrie semble attendre pour décoller définitivement : un produit qui associe console de jeu ET télévision basée sur le cloud.
Vers une plateforme multicanale
Notre étude a également démontré que 12% des consommateurs français, suivant la tendance globale, attendent de la vidéo à la demande qu’elle devienne accessible sur tous les appareils, alors que 39% d’entre eux se déclarent plus susceptibles de consommer ce service sur un support de type smart TV, tablette, smartphone ou console vidéo.
Il est clair que Sony a pris en considération ces attentes en développant Playstation Vue dans le but d’étendre ses activités au-delà du secteur des jeux vidéo et en se rendant accessible aux iPads et autres appareils, qu’ils soient ou non de marque Sony.
La nouvelle ère de la télévisionAlors que les services de télévision en streaming basés sur le cloud offrent un service de vidéo à la demande au consommateur, sa popularité en constante augmentation pourrait bien aussi attirer les diffuseurs ainsi que les actuels fournisseurs de Box.
La grande révolution du secteur de la télévision est en marche. Les appareils mobiles constituent une alternative sérieuse au téléviseur et les diffuseurs sont contraints de s’adapter à cette nouvelle formule de services à la demande et à imaginer de nouveaux services afin de rester en phase avec les attentes du public.
Il n’y a plus de place pour le doute : les services basés sur le cloud tels que la Playstation Vue sont amenés à modifier le concept de la télévision traditionnelle. Bien que celle-ci ait déjà parcouru bien du chemin, il lui reste encore des efforts à fournir au niveau de la technologie, au niveau de la qualité de l’image sur différents supports, mais aussi, et ce n’est pas rien, au niveau du prix des contenus avant que la vidéo à la demande ne remplace définitivement la vidéo traditionnelle