DSI, le cloud aura-t-il ta peau ?
Voici l'une des angoisses qui semble étreindre le DSI lorsque l'on aborde le sujet du cloud computing, surtout face à la pression des utilisateurs pour mettre en oeuvre les promesses de celui-ci.
Pourquoi ne puis-je avoir ma CRM tout de suite ? Pourquoi est-ce si long ?
Le débat commence en général par ce genre de questions lancées au cours d'une réunion de projet par un membre de l'équipe utilisatrice. Ce dernier vient de découvrir la dernière offre d'un logiciel en ligne de gestion de la relation client. Il a même pu la tester et constater combien cela correspond à son besoin. Il lui suffit de signer un contrat et c'est parti. Cerise sur le gâteau les commerciaux pourront synchroniser leurs smartphones, il y a un client pour presque toutes les plateformes. On se demande ce que fait l'informatique...
Face à ce genre de déferlement d’arguments, le DSI peut se sentir bien seul et constater amèrement que son expertise ne sert plus à grand-chose ou presque aux yeux des utilisateurs soudain devenus autonomes. Le travail qu'il vient de réaliser pour rédiger un cahier des charges, l'envoyer à plusieurs prestataires, éplucher les réponses, tester lorsque c'était possible les solutions, ne suscite au final que mécontentement, car c'est trop long... Déprimant.
Bien sûr il est possible d'argumenter, d'expliquer que le cloud computing cela peut-être dangereux, que les données de l’entreprise ne peuvent être confiées à n'importe qui. Mais bien souvent, l'argument final tombe : oui, mais sans CRM je ne vends pas assez, donc je ne peux plus attendre que l'informatique fasse quelque chose. Et en l’occurrence, il est possible de mettre en place sans attendre le service informatique...
Le DSI inutile ?
Cette mutation de l'informatique et des réponses qu'elle apporte à l'utilisateur n'est pas neutre. Le DSI n'est pas inutile loin s'en faut, mais son métier doit évoluer. Face à l'inévitable montée en puissance des services en ligne, il se doit d'être plus que jamais un accompagnant de l'utilisateur. Il doit le guider et le conseiller tout en le mettant en garde sur les problématiques de disponibilité et de sécurité des données.
Une évolution qui doit l'amener à se positionner encore plus en amont des besoins de l'utilisateur. Cela implique de renforcer ses connaissances du métier de l'entreprise dans laquelle il travaille, se tenir au courant des projets de ses collègues utilisateurs. Bref, devancer le besoin.
Ce n'était pas inutile auparavant, mais bien souvent le processus classique voulait que l'utilisateur exprime ses besoins pour que le DSI les étudie et propose une solution. Bref un modèle client/serveur. Un cycle devenu trop long désormais. Les entreprises veulent être agiles.
Le DSI doit devenir agile lui aussi, accompagner les utilisateurs et renforcer sa capacité a être proactif et impliqué plus que jamais dans les évolutions de l’entreprise. Non, DSI, tu ne vas pas disparaître, mais ton métier doit évoluer.