Une année cruciale à venir pour le marché du poker en ligne
Tous les acteurs du poker en ligne en France se réjouissent probablement que s'achève enfin l'année 2012, redoutable pour le marché hexagonal. Entre la restructuration du marché, les très nombreuses fermetures de rooms et une taxation toujours aussi aberrante, les opérateurs encore en vie devront-ils déposer un cierge lors de la veillée de la Saint-Sylvestre ?
Le bilan 2012
Commençons par les bonnes nouvelles, histoire de se donner du baume au cœur (ce sera bref…). 2012 est l’année du retour de la plateforme Full Tilt Poker (lieu de culte pour de nombreux de joueurs de poker en ligne) et, dans un autre registre, les excellentes prestations des joueurs Français dans le monde entier (Gaëlle Baumann, Aubin Cazals, Ludovic Lacay, Davidi Kitai ou encore ElkY).
Au rayon des bad beats, 2012 aura été l’année de la disparition d’un grand nombre de sites de poker (Poker83, Titan, LuckyJeux, Chilipoker, Tranchant, 200% Poker, etc…), sans oublier celle du Cercle de Jeux Wagram et de la polémique monstre concernant le PPT (Partouche Poker Tour) qui est « juste » l’une des épreuves les plus populaires en France (vraie fausse garantie concernant le montant à remporter et les difficultés financières du groupe Partouche).
La cause de toutes ces défections est principalement la même sur le territoire hexagonal, à savoir une taxation bien trop élevée sur les sites de jeux d'argent légaux, notamment à cause du calcul effectué sur le produit brut des jeux et non sur les bénéfices, autrement dit sur le chiffre d’affaires et non sur le résultat final. Ces taxes empêchent les opérateurs de proposer des tournois plus « sexy » (gains plus élevés, cotes plus intéressantes dans les paris en ligne), d’où une fuite avérée des joueurs vers les sites illégaux…
Etrangement, les seuls opérateurs rentables sont les « historiques » tels que PMU ou la FDJ dans un autre registre. N’oublions pas que les contrôles fiscaux se sont multipliés depuis l’été 2012 envers les opérateurs, sans omettre la facette rétroactive des décisions étatiques (sur les recettes bien évidemment).
2013, on change tout ?
Clairement, l’année 2013 s’annonce cruciale pour la quasi-totalité des opérateurs. Le rôle de l’ARJEL est certes de protéger les joueurs, mais faut-il pour cela entrainer la mort des opérateurs eux-mêmes ? Le rôle de l’Etat est omniprésent (via l’ARJEL), quand arrêtera-t-on d’infantiliser les joueurs ? Rappelons que l’offre étant moins attractive en France que dans d’autres pays européens, certains parieurs vont jouer sur des sites illégaux, bien malheureusement.
Au niveau fiscal, même si la proposition de loi d’Aurélie Filippetti a été rejetée concernant la taxation des joueurs de poker gagnant plus de 5 000 euros par an, cette idée pourrait revenir sur le devant de la scène et sonner le glas de très nombreux joueurs, qui comme les artistes et les entrepreneurs prendraient la poudre d’escampette à n’en pas douter.
Les joueurs professionnels eux-mêmes pourraient être visés pour participer à l’effort national, un exil serait encore plus aisé pour eux qui voyagent tout au long de l’année.
En résumé, à l’heure où les nouveaux impôts (même les expatriés pourraient être imposés) se multiplient, les présages pour l’année 2013 ne sont pas bons, pour les opérateurs et, pire, pour les joueurs.