Piratage de contenus : état des lieux et solutions
Pour les diffuseurs, l'opportunité de contenu "over-the-top" (OTT) est plus importante que jamais et devrait poursuivre sa croissance dans les années à venir : les téléspectateurs sont en effet de de plus en plus nombreux à “consommer” leur télévision sur Internet.
Ces organisations ont la possibilité non seulement de remplacer la télévision traditionnelle, mais aussi d’offrir une meilleure expérience grâce à la personnalisation et à d'autres innovations.Afin de profiter de cette formidable opportunité, les radiodiffuseurs et les fournisseurs OTT doivent proposer des expériences de visionnage sans faille et sans interruption pour chacun de leurs téléspectateurs. Un élément clé pour offrir cette expérience est de la sécuriser : non seulement le contenu lui-même, mais peut-être plus important encore, les applications, les sites et les données, alors que le nombre de cyberattaques ne cesse de croître.Etat des lieux du piratage vidéo
Le piratage de la vidéo numérique entraîne des pertes importantes pour l'économie, nuit aux entreprises, qu'il s'agisse d'entreprises de production de contenu ou celles à l'origine de la révolution de la distribution numérique. Désormais, les technologies innovantes et les nouvelles méthodes de distribution de contenu permettent aux consommateurs d'accéder à la diffusion vidéo en continu sur pratiquement n'importe quel appareil et de n'importe quel endroit. On estime que le marché européen du streaming va doubler d’ici 2023, avec un chiffre d’affaires atteignant 12,7 milliards de dollars. En 2018, au niveau mondial, on a recensé davantage d’abonnés à des services de streaming vidéo online qu’à un service de télévision payant. En raison de cette expansion rapide et de cette explosion de la demande des consommateurs, l'industrie crée à un rythme sans précédent des contenus nouveaux et innovants. Ainsi, alors que l'accès légal au streaming a proliféré, le piratage numérique aussi, car les hackers s’adaptent pour tirer profit de ces technologies ainsi que du comportement des consommateurs. Les conséquences sont désastreuses : aux Etats-Unis par exemple, on estime qu’entre 230 000 et 560 000 emplois ont été détruits à cause du piratage.
Une approche holistique pour contrôler tous les maillons de la chaîne
Alors que le nombre et la variété des cyberattaques augmentent, les organisations de médias doivent prendre des mesures pour protéger l'ensemble de leur activité en ligne, et pas seulement leurs flux vidéo. Une étude récente d’Akamai indique que les attaques les plus courantes sont les injections SQL, les attaques DNS, le piratage de contenu et les attaques DDoS. Pour les diffuseurs, la résolution des problèmes liés à la sécurité passe par la mise en place de véritables programmes dédiés, et non plus simplement du déploiement d'une solution unique dans le temps. Aujourd’hui, aucun spécialiste de la diffusion ne peut se passer d’utiliser plusieurs mécanismes de protection. Les ayants-droits des contenus obligent d’ailleurs contractuellement les diffuseurs à se prémunir grâce à des techniques telles que le cryptage vidéo, l’access revocation (révoquer en temps réel une session de streaming vidéo active qui n'est pas autorisée ou qui est la source du piratage), la géolocalisation des utilisateurs, le watermarking (marquage physique ou invisible d’un contenu) ou encore l’utilisation de mécanismes de gestion et de blocage des bots malveillants.
Des initiatives commencent à voir le jour au sein de l'industrie vidéo pour lutter contre le piratage, avec la création de l'ACE par exemple (Alliance for Creativity and Entertainment) ainsi que des efforts législatifs qui commencent à avoir un impact. Il est fort à parier que dans les années à venir, nous assisterons à un investissement de plus en plus important dans la technologie et les services pour contrer le piratage, comme le filigrane et la prévention des attaques de type “credential stuffing”.