Exclu JDN : Criteo passe lui aussi à la caisse d'AdBlock Plus
La plateforme publicitaire française a accepté de payer, à l'instar de Google ou Microsoft, pour que l'adblocker le plus populaire au monde laisse passer ses publicités.
Google, Microsoft, Amazon, Taboola, Outbrain et maintenant… Criteo. Les mois passent et la liste des spécialistes de la publicité en ligne qui décident de négocier avec Eyeo, l'éditeur d'AdBlock Plus, s'allonge.
C'est au tour de la pépite technologique française de passer à la caisse pour apparaître sur la liste blanche de l'adblocker le plus populaire au monde. Ce dernier contacte en effet depuis près de deux ans les éditeurs et plateformes publicitaires pour leur proposer de laisser passer leurs publicités moyennant le reversement d'une commission avoisinant les 30% sur les revenus générés grâce à sa permissivité. Un sésame auquel ont droit tous les membres de la "liste blanche", ce filtre activé par défaut chez les utilisateurs d'AdBlock Plus.
Des premiers tests lancés courant octobre
Les premiers tests ont été menés dès le mois d'octobre à en croire les discussions au sein du forum d'AdBlock Plus. "Cela va permettre aux publicités de nos clients d'être diffusées quand un adblocker est en place. Les internautes continuent de bénéficier de l'opt-out de Criteo de toutes les façons", explique la société au JDN.
D'un point de vue commercial, le bénéfice est évident pour la société fondée par Jean-Baptiste Rudelle qui s'aligne désormais sur ses principaux concurrents et dispose donc d'un nouvel argument dans les négociations avec ses clients. Côté image, les retombées d'un accord qui sent le soufre peuvent être plus problématiques.
Une première : AdBlock Plus va accepter du reciblage display
D'autant qu'il faudra voir comment les éditeurs d'Adblock Plus justifieront cet accord auprès de leur communauté. En ouvrant la porte à un spécialiste du retargeting display, Eyeo, qui se targue de n'autoriser que les publicités non-intrusives, prête le flanc à la critique. Les formats de Taboola et Outbrain semblaient déjà difficilement s'accorder avec les exigences affichées par AdBlock Plus. La question se pose d'autant plus pour les formats de Criteo qui transigent, par exemple, avec l'exigence de publicités "de préférence textuelles, sans image accrocheuse".
Mais l'Allemand a prouvé par le passé qu'il était passé maître dans l'art subtil de laisser passer des publicités qui lui font gagner de l'argent, sans faire fuir ses utilisateurs.
[Mise à jour du 24 décembre 2015 à 10h39] Suite à la publication de cet article, la société Eyeo, éditrice du logiciel AdBlock Plus nous a fait parvenir le droit de réponse suivant :
Le 25 novembre, la publication en ligne, le JDN a publié un article écrit par Nicolas Jaime, intitulé " Criteo passe lui aussi à la caisse d'Adblock Plus ". Cet article prétend qu'Eyeo et l'agence publicitaire Critéo ont conclu un accord qui " sent le soufre " et qu'Eyeo aurait des difficultés à justifier cet accord auprès des utilisateurs d'Adblock Plus. Il est insinué qu'en concluant des partenariats avec certains opérateurs, Eyeo accepterait, pour des raisons purement financières, d'inscrire sur sa liste blanche des formats publicitaires qui transigent avec ses critères d'inscription sur la liste blanche, et plus spécifiquement: le critère "Publicités statiques seulement (ni animation, ni son, ni rien d'analogue)". Ces allégations sont dénuées de tout fondement, trompeuses et dénigrantes. Comme il est indiqué sur le site Adblock Plus, seuls les formats publicitaires qui sont conformes aux critères de la Publicité Acceptable peuvent être inscrits sur la liste blanche. Personne ne peut acheter sa place sur la liste blanche sans respecter ses critères. En conséquence, les publicités qui ne sont pas conformes à ces critères ne seront pas inscrits sur la liste blanche même s'ils viennent de nos partenaires.