Avec plus de 100 régions cloud, le français Platform.sh cible le Fortune 500
Le groupe se recentre sur les grandes entreprises. Objectif : leur proposer un service taillé pour automatiser le déploiement et la production de leurs centaines voire milliers de sites web.
Fondé en 2014, le français Platform.sh propose une solution de mise en ligne automatisée de sites web. Ciblant historiquement tout type d'acteur web, la société compte désormais s'attaquer aux grands comptes en priorité. Son offre se présente sous la forme d'un PaaS (Platform as a Service) poussant très loin l'automatisation. Son pipeline de déploiement continu gère les mises en production pratiquement en un clic, et permet de réaliser aussi simplement un roll-back à la version précédente si besoin. En parallèle, il ouvre la possibilité de dupliquer un site, à l'octet près, pour créer les environnements de pré-production nécessaires à leur mise à jour. Initialement hébergé uniquement sur Amazon Web Services (AWS), Platform.sh s'est depuis étendu aux clouds de Microsoft (Azure), d'Orange (Flexible Engine), de Google (Cloud Platform) et plus récemment d'OVHCloud (Public Cloud). "Notre ambition est de proposer aux grandes entreprises un environnement complet de FleetOps qui leur permette de manager leur flotte de centaines voire de milliers d'applications web au niveau mondial, que ce soient des sites web de pays, des sites de marque ou encore des sites événementiels", précise au JDN Frédéric Plais, CEO et cofondateur de Platform.sh.
En termes de propositions de valeur, la société parisienne a plusieurs arguments à faire valoir. Là où son forfait Professional donne accès à 25 localisations d'hébergement à travers le monde, son offre Enterprise s'étend à l'ensemble des régions des clouds d'Amazon, de Microsoft, de Google, d'Orange et d'OVHCloud. Ce qui représente un choix de plus de 100 géographies à travers le monde. Avec un ticket d'entrée de 15 000 dollars par an, cette solution Enterprise bénéficie d'une architecture haut de gamme : une infrastructure dédiée jusqu'à 192 CPU et 768 Go de Ram, le tout triplement redondé en vue de garantir un taux de disponibilité de 99,9% à 99,99%. Elle inclut un support 24/7 avec des garanties de temps de réponse en fonction du degré de criticité de la demande. Autre argument auquel les grandes entreprises seront sensibles : la conformité aux normes PCI, qui cible la gestion et la sécurité des données, et SOC 2, qui recouvre les contrôles de sécurité, de disponibilité, d'intégrité des traitements et de confidentialité des services.
Une satisfaction client au top
Pour répondre aux besoins des grandes organisations, Platform.sh a ouvert une galerie proposant pour l'heure 70 templates. Elle regroupe les technologies web les plus populaires. Au programme : les langages Java, PHP ou Python, les CMS Drupal, Strapi ou WordPress, les générateurs de sites statiques Hugo et Gatsby. Ou encore les infrastructures PHP Symfony et Laravel, et même l'infrastructure Java Spring. Dans la liste, on retrouve également des applications web de productivité parmi lesquelles le clone open source de Slack, Mattermost, et les plateformes de collaboration NextCloud et XWiki. "Les templates ne sont que la face émergée de l'iceberg. Il est possible de les assembler en configurant leurs dépendances dans un fichier YAML. On pourra par exemple associer Drupal avec Hugo ou Strapi avec Gatsby", souligne Frédéric Plais.
"Nous ne pourrons relever ce défi sans une nouvelle levée de fonds à moyen terme"
En vue de s'aligner plus finement sur les besoins des grands comptes, la priorité de la R&D de Platform.sh est d'améliorer les capacités du produit en matière de dashboarding. L'enjeu ? Fournir une console de pilotage fédérant suivi du trafic, de la consommation de ressources mémoires, du patching de sécurité, etc.
Le principal concurrent de Platform.sh ? L'usine à sites web. Une solution qui se traduit le plus souvent par la mise en place d'un CMS ou d'un framework unique pour développer et déployer l'ensemble des sites web de l'entreprise. "Via un tel environnement, répliquer une fonctionnalité sur plusieurs sites impliquera des interventions manuelles. Avec Platform.sh, un changement de code pourra être automatiquement cloné sur tout ou partie des sites du client", compare Frédéric Plais.
Parmi ses références dans l'Hexagone, Platform.sh revendique Carrefour, SeLoger ou Truffaut. Sur le terrain du FleetOps, le provider met en avant l'éditeur français Hachette, le cabinet pharmaceutique américain Johnson & Johnson ou encore le British Council. Tous trois s'adossent à son environnement pour piloter des dizaines voire des centaines de sites web. "Nous venons de signer avec le troisième plus important groupe mondial de l'agroalimentaire pour 700 sites web", confie Frédéric Plais.
De 190 salariés aujourd'hui, Platform.sh prévoit de se hisser à 230 d'ici la fin de l'année. "Notre chiffre d'affaires a progressé de 60% en 2019. Nous tablons sur le même niveau de croissance pour 2020. Sachant que nous sommes quasiment profitables", indique Frédéric Plais. Pour la suite, le CEO ne cache pas ses ambitions, fort de 40 millions d'euros levés depuis la création de la start-up. "En termes commercial, nous mettons le cap sur le Cac 40 et le Fortune 500. Mais cela ne pourra se faire sans une nouvelle levée de fonds à moyen terme", lâche pour finir Frédéric Plais.