(Article modifié
le 03/12/01 à 17h) Si le montant total des
dépenses publicitaires en ligne au premier semestre
2001 en France (558 millions de francs, selon l'IAB)
n'est pas supérieur à celui du premier
semestre 2000 (Lire
l'article), on est pour l'instant loin du coup
de frein brutal qui était parfois prédit.
A cela, plusieurs raisons, à commencer par l'arrivée
des annonceurs traditionnels sur le marché.
Celle-ci avait été
pronostiquée dès le début 2000.
Mais l'éclatement de la bulle Internet et la
réduction rapide des budgets publicitaires des
"dotcoms" a accéléré
la mutation. Ces annonceurs traditionnels occupent généralement
une part très largement majoritaire dans les
revenus des sites Web. Parmi les 100 premiers annonceurs
français plurimédias, trois sur quatre
sont aujourd'hui déjà présents
sur Internet, selon AdNetTrack,
service de piges de la publicité en ligne développé
par TNS Secodip.
France
: le poids
des annonceurs traditionnels
(en millions d'euros)
|
|
Marché
total
|
Dont
annonceurs traditionnels
|
2000 |
145
|
58
|
2001 |
146
|
87
|
(Sources
Benchmark Group,
Jupiter MMXXI)
|
Parmi les annonceurs traditionnels
qui occupent d'ores et déjà une place
importante sur le marché de l'e-pub, on distingue
la VPC, le secteur bancaire, l'informatique (IBM, Intel...),
le voyage, les télécommunications (France
Télécom, Bouygues Telecom, Cegetel SFR)
et la distribution (hors vente par correspondance).
Parmi les marques grands publics qui font déjà
figure de poids lourds sur le marché de l'e-pub,
Renault, Peugeot, Carrefour, Universal Music ont passé
le cap du simple test et utilisent le web comme un média
à part entière.
France Télécom
a annoncé sur pas moins de 193 sites au premier
semestre de cette année. Renault et Peugeot ont
également sauté le pas de manière
significative puisqu'ils ont été présents
sur respectivement 96 et 40 sites sur les six premiers
mois. Et s'ils n'occupent pas encore une place significative
parmi les principaux annonceurs du web, les produits
de grande consommation et la grande distribution ont
néanmoins "testé" ce nouveau
support qu'est le web. Parmi les vingt premiers annonceurs
français tous médias confondus, Carrefour,
Auchan, Leclerc, Procter & Gamble, L'Oréal,
Henkel, Danone ou encore Perrier-Vittel se sont tous
laissés tenter par une incursion plus ou moins
significative sur la toile.
Sur le premier semestre
2001, selon les prévisions de Secodip, le marché
publicitaire français devrait peser environ 47
milliards de francs. La publicité en ligne aurait
représenté 558 millions de francs sur
cette même période selon l'IAB. L'e-pub
représenterait donc 1,19% du marché global
sur les six premiers mois de l'année. Si ce chiffre
reste encore relativement réduit, cela positionne
néanmoins le Net devant le secteur du cinéma,
qui ne représente que 0,4% du total. Surtout,
en comparaison avec le marché américain,
il reste encore une confortable marge de progression
puisque le web représente déjà
là-bas plus de 5% du marché publicitaire.
Mais cette montée
en puissance n'a cependant pas été assez
rapide pour assurer la survie de nombreux supports en
ligne ou leur permettre de vivre uniquement sur un modèle
basé sur les revenus publicitaires. Cette phase
charnière a également été
le cadre d'une chute des prix pour les sites les moins
spécialisés ou à très forte
audience qui ont littérallement dû bradé
leurs espaces. Un bouleversement qui a provoqué
non seulement la disparition de certains sites mais
aussi une consolidation du marché des régies
publicitaires externes. Ces dernières semaines
ont vu s'accélérer le mouvement de concentration
du secteur avec le rachat des activités régies
de DoubleClick Europe par AdLink (la nouvelle entité
devient ainsi le nouveau leader européen des
régies externes). Sur le marché français
exclusivement, la fusion de Numériland avec ComClick
marque la première alliance entre une régie
externe classique et une régie alternative, avec
une rémunération au clic. D'autres mouvements
sont encore à attendre dans ce secteur tant que
le marché de l'e-pub n'aura pas retrouvé
sa sérénité. Un retour au calme
qui est prévu pour le second semestre 2002.
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