InterCloud déploie une infrastructure multi-réseau 100% autonome
La société française lance InterCloud Autonomi. Une solution permettant de connecter n'importe quel actif informatique en s'adossant à un réseau multi-opérateurs.
Fondé en 2010, le français InterCloud a bâti un vaste réseau mondial visant à garantir l'accès aux applications d'entreprise quel que soit le ou les cloud auxquels elles s'adossent : Amazon Web Services, Microsoft Azure, Google Cloud Platform, Alibaba Cloud, SAP Cloud… Une infrastructure télécom qui se connecte également aux providers hexagonaux tels OVHCloud, Scaleway ou 3DS Outscale. Mais aussi à des applications SaaS, comme Salesforce ou ServiceNow ou encore à des datacenters neutres utilisés par les clients. Suite à une levée de fond de 100 millions d'euros bouclée en février 2022, InterCloud s'était notamment donné pour objectif de développer une nouvelle offre. C'est désormais chose faite. Baptisée InterCloud Autonomi, elle permet comme son nom l'indique d'être gérée en toute autonomie sans avoir à passer par un commercial.
"InterCloud Autonomi permet de consommer de la connectivité à la manière de la capacité machine sur un cloud d'infrastructure", explique Jerome Dilouya, CEO InterCloud. "Pour ce faire, nous avons reconstruit un cœur de réseau qui est 100% automatisé." Résultat : il ne s'agit pas d'une architecture qui fournit simplement de la connectivité. Elle se présente sous la forme d'un orchestrateur avec un portail et une API. "Vous avez la possibilité de définir des chemins, par exemple de Washington jusqu'à Tokyo en passant par Londres, le tronçon Washington-Londres reposant sur Intercloud et celui Londres-Tokyo sur les ressources d'un autre opérateur. "Vous pouvez ainsi opter pour le réseau qui, au cas par cas, correspondra le mieux à votre usage et à votre budget", précise Jerome Dilouya.
C'est une autre nouveauté d'InterCloud Autonomi comparé à l'offre historique de l'opérateur. Elle permet de panacher les opérateurs, et pas seulement d'utiliser le réseau d'InterCloud. "Nous nous connectons aux opérateurs qui disposent d'une API. Il s'agit d'Equininx et Megaport pour commencer", complète Jerome Dilouya. "Malheureusement, les opérateurs historiques ne disposent pas d'API, ce qui nous empêche de nous connecter à leur réseau. InterCloud prévoit néanmoins d'intégrer quatre autres acteurs réseau de nouvelle génération d'ici la fin de l'année : Eunetwork, Zayo, PacketFabric et PCCW." Concrètement, InterCloud compte intégrer ces différents acteurs et créer des nœuds d'interconnexion pour passer de l'un à l'autre. Pour relier Paris à Londres, le client aura ainsi plusieurs choix, avec à la clé des prix et des engagements différents en termes de capacité et de qualité de services.
Au sein de son produit historique (InterCloud Pathway), InterCloud prenait en charge la mise en œuvre de la connexion pour le compte de ses clients sur son propre réseau. Cette offre cible les entreprises corporate qui ont l'habitude d'un opérateurs télécom traditionnel avec un prestataire unique chargé de la mise en œuvre. InterCloud Autonomi, lui, est plutôt taillé pour des clouds natifs. Il s'agit par exemple d'acteurs du jeu vidéo ou du logiciel en mode SaaS ou encore de la blockchain. Les clients d'InterCloud Autonomi vont pouvoir réaliser des changements au quotidien via une API associée à un logiciel d'infrastructure as code comme Terraform. Ils auront la possibilité de créer et décommissionner la connectivité réseau à la demande. "Chaque jour, certains clients bêta testeur de la solution augmentent la taille du tuyau à une heure précise le matin et la diminue deux heures après pour répondre à leur besoin en bande passante sur des applications particulières", illustre Jerome Dilouya.
Une démarche qui se révèle particulièrement utile pour gérer l'entrainement des modèles de machines learning, le transfert des dataset d'entrainement s'étalant sur une durée précise dans le temps. "L'objectif est ainsi de connecter à la volée n'importe quelle des clouds, que ce soit des IaaS, des clouds de stockage, des clouds souverains, ou encore des data centers", conclut Jerome Dilouya.