Pourquoi votre entreprise n'a pas de culture entrepreneuriale ?
Comment accompagner les collaborateurs avec leurs initiatives internes à l'entreprise et développer la culture entrepreneuriale.
La France est l’un des pays dans lequel la culture entrepreneuriale est la plus développée. Cette réalité n’est cependant pas partagée par tout le monde. En particulier par ce top management agacé par le manque d’implication de ses équipes et qui formule des phrases comme « la nouvelle génération est moins impliquée que la mienne » ou encore « les jeunes ne se sentent pas concernés comme avant ». Qui n’a pas déjà entendu cette rengaine managériale ?
Balayons rapidement la problématique générationnelle. Tout d’abord parce que les études sont loin d’être unanimes sur la baisse d’engagement de la génération Z. Ensuite, parce que les frustrations managériales citées en introduction concernent toutes les entreprises, quelle que soit la forme de leur pyramide des âges. Enfin, parce que ce qui va suivre s’applique à l’ensemble des organisations qu’elles soient privées ou publiques, jeunes ou anciennes, petites ou grandes.
Un processus à mettre en place
L’esprit d’entreprendre ne tient ni à l’éducation, ni à la philosophie, ni à la théorie du management. Il tient bêtement au processus. La prise d’initiative, puisque c’est cela dont on parle, est un chemin de croix dans l’extrême majorité des organisations. Mettons-nous, pour le comprendre, dans la peau d’une collaboratrice ou d’un collaborateur, qui a remarqué un problème et qui souhaite le résoudre en apportant des réponses.
Cette personne doit d’abord passer du problème à une solution structurée, claire et communicable. Cet exercice, qui est la fonction même du dirigeant d’entreprise, est plus ou moins complexe pour le salarié. Dispose-t-il alors de relais en interne capables de l’aider à structurer sa pensée, la transformer en projet concret pour mieux la communiquer - et donc la faire valider par le management ? Parlons de la validation du management. Le responsable direct de cette personne est-il qualifié pour valider une initiative qui sort potentiellement de sa fiche de poste, voire de ses responsabilités managériales ou de ses compétences ? Rarement. A ce moment-là commence le grand vide, tant les seules personnes capables de valider un projet se situent loin du salarié. Au siège régional ? Au siège social ? Savoir naviguer dans une organisation est déjà assez compliqué quand vous êtes physiquement au bon endroit et que vous avez l’expérience nécessaire. Cela devient impossible en étant éloigné et que votre poids hiérarchique est limité.
Un budget à allouer pour les salariés
Qui dit projet dit souvent budget. Le vide devient alors abyssal. Passé l’exercice budgétaire, valider une dépense imprévue est potentiellement compliqué. Pensez-donc aux salariés, plein de bonne volonté, qui doivent trouver la bonne porte, le bon “cost center” dans lequel aller chercher quelques centaines ou milliers d’euros. La bureaucratie touche presque toutes les organisations, petites ou grandes. Rien de nouveau dans ce domaine là même dans le secteur privé.
Mais la personne est résiliente et la course d’obstacles touche à sa fin. Une fois le budget alloué, il ne reste plus qu’à lancer son projet. Le salarié n’a pas toujours les compétences nécessaires de chef de projet, mais quelqu’un en interne pourra bien l’aider ? Qui ? Où ? Quand ? En plus de sa mission quotidienne ? Son manager va-t-il lui accorder du temps ? Alors bien évidemment, le salarié jette l’éponge. On ne l’y reprendra plus. Ni lui ni ses collègues d’ailleurs. Aux critiques sur le manque d’implication des salariés, ce salarié engagé répond que le management est coincé dans sa tour d’ivoire, qu’il est hors sol et ne laisse pas les collaborateurs prendre des initiatives.
Personne n’a raison, personne n’est vraiment responsable. Mais la fin reste malheureusement la même. Malgré la bonne volonté de toutes les parties prenantes, le projet ne se réalise pas. Et dans votre entreprise, comment la culture entrepreneuriale est valorisée ?