Les dark data, ces données inexploitées responsables d'une partie de la pollution numérique
55% des données créées par une entreprise sont des dark data. Ces données oubliées sont sources de pollution alors comment limiter le gaspillage d'énergie et de ressources ?
Responsable de 4% des émissions de gaz à effet de serre (GES), la pollution numérique est devenue un cheval de bataille pour les entreprises. L’intégration obligatoire des critères ESG et prochainement la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) y est pour beaucoup. D’ailleurs, 77% des entreprises accordent désormais une attention particulière aux critères ESG selon PWC.
Immatérielles par nature, les données sont souvent les grandes oubliées de cette pollution numérique. Cet email reçu mais non supprimé, ces données sur des clients inexploitées ou même provenant d’un système obsolète. Bout à bout, ces données froides aussi appelées dark data représentent en moyenne 55% des données créées par une entreprise selon une étude de TRUE Global Research, réalisée en 2019. Celles-ci seraient même à l’origine de la production de 6,4 millions de tonnes de CO2 durant l’année 2020 selon une étude de Véritas. Une étude du cabinet américain IDC estime, quant à elle, que ces dernières occasionneraient, à l’échelle mondiale, une dépense de 2 milliards d’euros par an pour les entreprises.
Au vue de cette situation, les entreprises changent peu à peu leur comportement afin de respecter leurs engagements en matière de sobriété numérique en adoptant une approche pérenne, comprenant notamment une gestion durable des données. L’objectif est simple : limiter le gaspillage d’énergie et de ressources.
Les dark data, ces données oubliées et invisibles sources de pollution.
Les dark data sont des éléments majoritairement omis par les entreprises. Ces dernières n’ont pas conscience de leur existence, ni ne savent ce que ces données contiennent, ni la valeur qu’elles pourraient avoir.
Pour sortir ces données de l’ombre, encore faut-il pouvoir savoir ce qu’elles contiennent. Deux solutions existent pour les identifier clairement : les techniques de mappage qui permettent d’obtenir une vision globale des flux de données à l’intérieur de l’entreprise et la technique de découverte pour retrouver les données cachées ou non-utilisées. Ainsi, en s’appuyant sur une analyse détaillée de leur écosystème, les organisations sont en mesure de détecter et de répertorier les données froides.
Au moyen de cette appréciation, hiérarchisation et si besoin de nettoyage des données, seules les données utiles seront conservées. Pour autant, la régulation de ce gaspillage est uniquement possible si les entreprises recensent régulièrement leurs données et prennent le temps de détruire les données superflues et caduques.
La règlementation en matière de protection des données, comme le RGPD, est aussi devenue en quelque sorte un coup de pouce pour les entreprises en les obligeant à supprimer ces informations caduques et faire de la place dans leur data center.
Technologie et facteur humain, deux solutions indissociables pour un impact notable.
Mais la vigilance sur la gestion des données seule ne peut pas être uniquement informatique. Pour diminuer considérablement le gaspillage des données et réduire la pollution numérique, les entreprises doivent opérer des changements en profondeur, et notamment en prônant une culture d’entreprise en ce sens. Avec une approche portée par la direction, salariés et même partenaires ou prestataires, les organisations peuvent espérer atteindre leurs objectifs.
La communication interne, la formation, l’introduction de système de récompenses, l’organisation d’événements dédiés à cette thématique ou encore la réalisation de partenariats avec des organisations matures sur le sujet sont autant de solutions qui peuvent être mises en œuvre pour sensibiliser les équipes.
La réussite des entreprises ne reposent pas uniquement sur la modernisation de leurs procédées technologiques, mais également sur l’engagement de leurs équipes à réduire l’impact écologique qu’elles produisent.