Comment la French tech aide les athlètes à préparer les Jeux olympiques
Grâce notamment à leur expertise dans l'analyse d'entraînement, trois sportechs françaises collaborent avec des athlètes pour les aider à préparer les JO de Paris 2024.
A trois mois des Jeux olympiques de Paris 2024, le JDN s'est penché sur les pépites françaises à l'œuvre à côté des athlètes. Voici d'entre elles, qui font partie du collectif SporTech Fr.
Nolio, la plateforme d'entrainement des rameurs et des pistards
Créée en 2019, Nolio est une start-up grenobloise qui a développé un outil en ligne destiné aux entraîneurs de sports d'endurance. Elle assure compter parmi ses utilisateurs quotidiens 2 000 entraîneurs. La plateforme conçue par Nolio permet de programmer des entraînements et de les analyser dans un second temps (via l'exploitation de données fournies par l'athlète, soit manuellement, soit par l'intermédiaire d'un objet connecté). L'athlète peut émettre des commentaires, comme par exemple l'intensité de la séance via une note de 1 à 10.
Nolio a séduit la Fédération française d'aviron qui a contacté la start-up dans le cadre des Jeux olympiques de Paris 2024. Pour préparer au mieux l'événement, toutes les équipes de France d'aviron utilisent Nolio pour accompagner les athlètes dans leur entraînement. "Un entraîneur de l'équipe de France de cyclisme sur piste nous a également sollicité", indique François Dupont, cofondateur. Résultat : pour préparer les JO, les équipes de France féminines de cyclisme sur piste d'endurance et de sprint s'entraînent elles aussi avec la plateforme conçue par Nolio.
Ochy, la start-up qui analyse les entraînements des spécialistes de la marche athlétique
A ses débuts en 2021, Ochy a développé une application pour permettre aux coureurs amateurs de bénéficier d'analyses personnalisées sur leurs mouvements pour améliorer leurs performances. "A partir d'une vidéo, on utilise l'intelligence artificielle pour analyser la technique de course, la foulée et la posture dans le but de connaitre les points forts et les points faibles des coureurs amateurs", explique Victor Dequidt, cofondateur d'Ochy. L'analyse permet de mettre en avant des statistiques comme le temps de contact au sol, le temps passé entre chaque pas, des chiffres sur le degré de flexion des jambes, sur le degré d'inclinaison de la tête… Une solution qui permet à la start-up de revendiquer plus de 7 000 utilisateurs.
Si l'application est au départ conçue pour les sportifs amateurs, elle a tapé dans l'œil de la Fédération d'athlétisme : "Depuis janvier, on collabore avec le directeur technique national. La fédération nous envoie des vidéos des athlètes spécialisés en marche athlétique. On envoie en échange notre analyse aux coachs qui peuvent ainsi adapter leurs séances d'entrainement". Ochy suit la préparation de cinq athlètes de l'équipe de France. Trois d'entre eux ont déjà atteint les minimas pour participer aux Jeux olympiques, dont Aurélien Quinion, le recordman de France du 35 kilomètres sur route.
Move'N See, la caméra auto follow des spécialistes du dressage
Fondée en 2011, Move'N See est une start-up brestoise qui commercialise des caméras auto follow, c'est-à-dire des caméras capables de suivre automatiquement des cibles mobiles grâce à un détecteur de mouvement intégré. Ces caméras permettent de filmer ses entraînements avec en vue trois objectifs possibles. La progression, grâce au débrief des entraînements. La communication, via les fonctions de live-streaming. Et pour les sports collectifs, une aide au recrutement : les utilisateurs peuvent faire leur promotion à des clubs en montrant leurs performances captées en vidéo lors des séances.
Les caméras de Move'N See, dont certaines sont accessibles à partir de 1 000 euros, sont utilisées par des "dizaines de milliers de sportifs amateurs à travers le monde, et notamment beaucoup de cavaliers", affirme Eric Willemenot, fondateur et CEO. Des cavaliers amateurs mais aussi des cavaliers professionnels. En effet, la start-up est partenaire officiel de la fédération américaine d'équitation. Les équipes de dressage américaines préparent les JO avec les caméras de Move'N See. Tout comme plusieurs athlètes de l'équipe de France de dressage, dont Camille Judet et Corentin Pottier. "Les cavaliers utilisent notre solution pour la partie débriefing. Ils peuvent aussi envoyer les vidéos à leur entraîneur s'il n'est pas avec eux et peuvent ainsi profiter d'un coaching à distance en temps réel".